Le colibri

– Juillet 2021 –

Un jour, dit une légende amérindienne, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! « 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Cette légende symbolise l’importance de chaque geste, chaque action, même dans une cause qui nous dépasse. Pour moi, la « part du colibri » symbolise l’engagement que je prends pour l’intérêt général, avec humilité, et que chacun d’entre nous peut prendre, à son niveau. Si chacun, comme le colibri, « fait sa part », en donnant le maximum qu’il peut à son niveau, alors nous pourrons faire avancer les choses nécessaires à un monde plus juste.

Après un an de mandat, je regrette que même si certaines de nos actions commencent à porter leurs fruits, certains bourgeons printaniers restent gelés par des freins les empêchant de fleurir.
La COVID, tout d’abord, qui sème la peur et le repli, l’impossibilité de se rencontrer, d’échanger pour agir, l’appauvrissement des déjà pauvres, l’épuisement des esprits et l’étiolement des libertés.
Plus concrètement, au quotidien, nous subissons aussi les contraintes des autres collectivités de droite, impitoyables, les mêmes qui nous ont laissé des caisses vides, des injustices sectorielles et des services asphyxiés, délétères ou hostiles. Ils font traîner notre action, sabotant parfois le quotidien de tous les Marseillais, avec des compétences majeures comme la propreté ou le social et en conservant les rênes de certaines structures clefs comme la RTM pour les transports ou la SOLEAM pour l’aménagement urbain.
Et puis, force est de constater également que notre majorité municipale composite peine à étoffer cet élan commun qui nous animait il y a plus d’un an, portant le Printemps Marseillais à gagner la 2ème ville de France. Partisianisme et égotisme tendent parfois à altérer la richesse de cette union sans précédent.

Je savais que cela allait être difficile mais je n’en avais personnellement pas pris la juste mesure. Je suis d’autant plus convaincue aujourd’hui de l’importance de cet engagement de colibri de chacun d’entre nous, que nous soyons élus, militant ou simplement habitant de la cité. Nous avons besoin les uns des autres, dans notre diversité, pour reconstruire une ville plus belle et plus douce à vivre.
C’est pourquoi je vous souhaite à tous un bon repos d’été pour nous retrouver, batteries chargées, dès la rentrée de septembre. Bel été à tous !

Photo : extrait d’une fresque en peinture et mosaïque réalisée avec les enfants à l’école maternelle Révolution Vaillant (13003)

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