Lueurs de mai

– Mai 2021 –

Le ciel s’éclaircit, les températures montent et les contraintes sanitaires s’assouplissent. C’est dans ce contexte optimiste que pourront enfin se concrétiser certains projets que nous attendons tous avec impatience. La tâche reste toutefois ardue et freinée par d’autres paramètres, comme le budget de notre mairie de secteur par exemple. Alors même qu’il comprend l’arrondissement le plus pauvre des villes PLM (Paris/Lyon/Marseille), il est encore à ce jour encore le plus bas : 13,57€ par habitant contre jusqu’à presque 20€ pour d’autres secteurs.
Le budget des mairies de secteur est calculé sur trois critères : d’abord un montant fixe de 2€ par habitant auquel s’ajoute un montant proportionnel au nombre d’équipements transférés (centres d’animation, parc, stades…). Enfin un dernier montant qui est calculé sur la situation socio-économique et c’est là que le bât blesse car celle-ci est déterminée par la base de la valeur locative qui n’a pas été révisée depuis les années 60/70 et nous pénalise grandement. En effet c’est cette même base qui sert de référence au calcul des taxes d’habitation et foncières et qui a créé une injustice fiscale maintes fois dénoncée. Si le gouvernement prévoit bien une révision des valeurs locatives à l’horizon 2026, la mairie de Marseille l’a demandé en urgence. Celle-ci travaille également actuellement à un rééquilibrage des moyens humains et financiers accordés aux mairies de secteur dans la perspective de plus d’équité. Nous l’attendons avec impatience.

Cette période est également une période de campagne électorale qui limite juridiquement nos possibilités d’action et de communication. J’espère que dès septembre nous aurons enfin toute latitude pour des actions de terrain, au plus proche des habitants. En attendant, l’ambiance nauséabonde de cette campagne risque encore de nourrir l’abstention et de creuser le fossé entre représentés et « représentants ».

Ce mois-ci, l’école Bugeaud a été débaptisée pour porter le nom d’Ahmed Litim, tirailleur algérien et artisan de la libération de Marseille en 1944. Un changement de nom attendu et espéré même si de mon côté j’aurais préféré qu’il soit précédé d’une démarche de démocratie participative, à l’écoute des habitants, des parents d’élèves, des élèves, de l’équipe éducative et des associations et collectifs locaux impliqués sur ce sujet. Une consultation citoyenne, voire un vrai travail pédagogique dans le cadre scolaire, aurait pu en outre permettre – pourquoi pas 😉 – le choix d’un nom de femme…
Je me réjouis également que des travaux de sécurisation aient été votés pour cette école lors du dernier conseil municipal, ainsi que l’affectation de locaux pédagogiques supplémentaires. L’école Ahmed Litim subit en effet depuis des années des actes de dégradation et des intrusions dues à sa situation géographique en impasse, sans habitations aux alentours. Crée en 2015 sous la pression démographique avec 5 classes, en préfabriqués, elle compte aujourd’hui 425 élèves et les espaces pédagogiques collectifs ont disparu graduellement au profit de nouvelles classes. Il devenait nécessaire d’offrir des espaces supplémentaires aux élèves et aux équipes éducatives, ainsi qu’un environnement plus apaisé pour les familles .

Je travaille en ce moment sur le renforcement des dispositifs de soutien scolaire dans notre secteur et plus particulièrement dans le 3ème arrondissement d’où émerge une demande considérable suite aux différents confinements et fermetures d’écoles.
Le taux de décrochage scolaire déjà fort avant la crise sanitaire a fait un bond alarmant, notamment sur les apprentissages de la lecture et de l’écriture . L’excellent travail des acteurs de la « cité éducative » (qui comprend une dizaine d’écoles du secteur) a permis de dégager un process possiblement exploitable pour les autres établissements scolaires, en lien avec tous les acteurs concernés. Les responsables des centres sociaux m’ont également alerté sur la nécessité de renforcer la prévention à l’échec scolaire, dès la toute petite enfance, en lien avec les familles. L’accès à la lecture me parait aussi constituer un paramètre primordial dans cette problématique.

Avec Mme Emilia Sinsoilliez, adjointe déléguée à la démocratie permanente, nous travaillons également à la mise en place d’un conseil des enfants et d’une commission dédiée aux parents d’élèves.
Le conseil des enfants est une instance de démocratie locale qui permettra à des élèves des écoles du secteur de participer à la vie citoyenne de leur arrondissement. Le Conseil des enfants a également pour objectif d’initier les enfants aux principes de la vie civique, promouvoir leur expression et réaliser des projets proposés et choisis par eux pour améliorer la vie de leurs concitoyens.

La commission des parents d’élèves fait partie d’un dispositif plus large mis en place par notre mairie de secteur et porté par Mme Sinsoilliez. Ce sont différentes commissions thématiques regroupant des associations ou collectifs.
Nous avons par exemple créé la commission « solidarités » qui fonctionne depuis octobre 2020 et qui réunit tous les acteurs locaux de la solidarité. Elle a déjà permis un dialogue concerté et la mise en place d’outils communs.
La commission des parents d’élèves sera proposée aux parents d’élèves délégués des écoles du secteur. Y seront abordés des thèmes issus de leurs préoccupations quotidiennes en rapport avec l’école et nous tenterons ensemble de dégager des axes d’amélioration.

Dans mes missions je m’efforce également de maintenir un lien d’écoute et d’appui aux différents acteurs de l’école. Concrètement c’est environ une dizaine de mails quotidiens à analyser, chercher les réponses et traiter. C’est aussi être disponible pour un sms d’alerte sur un portail cassé ou un point d’eau défectueux qui sont des urgences sécurité ou hygiène à faire remonter rapidement. J’effectue enfin des visites régulières avec le Maire de secteur, dans les écoles du secteur, et nous sommes toujours accueillis avec beaucoup de bienveillance.

Pour terminer sur une note artistique, une très belle fresque « Mémoire d’une balade » a été réalisée ce mois-ci sur le mur de l’école élémentaire Révolution Vaillant (13003) par les artistes Tina et Charly, Meta2 et les jeunes du projet « Passages » dans le cadre du beau projet MAUMA, Musée d’Art Urbain Marseillais.

Photo : fresque réalisée sur l’école élémentaire Révolution Vaillant (13003)