Bout d’an

– Décembre 2020 –

En ces fêtes de fin d’année 2020 où chacun s’efforce, à l’aide de son bon sens, d’oublier les contraintes et la morosité, je nous souhaite à tous une année 2021 plus sereine.

Entre les grèves de poubelles des organisations externalisées héritées de l’ancien système dans le 2ème arrondissement et la pauvreté galopante qui sévit sur le 3ème arrondissement, l’exercice de notre équipe n’est pas simple.

Dans ma délégation j’ai présenté en décembre plusieurs rapports au Conseil d’arrondissement dans la ligne de notre programme comme par exemple le réajustement des tarifs du périscolaire pour plus d’équité ou encore le lancement de groupes de travail pour l’élaboration du nouveau Projet Educatif de Territoire.

Concernant les écoles du secteur, le manque de personnel municipal reste une réalité héritée d’un lourd passif d’abandon, de mauvaise gestion et de mépris.
Sans la crise sanitaire les premiers recrutements auraient dû redonner un espace de respiration pour toutes les écoles mais dans ce contexte, ils ont été immédiatement absorbés par une forte augmentation de l’absentéisme et ne sont donc pas forcément visibles.
Cette problématique sanitaire nous fait arriver à des situations de carence de personnel générant sur le terrain de la détresse et de l’incompréhension, et aussi des arrêts supplémentaires dus à l’épuisement. Force est de constater que nous sommes, depuis la rentrée de septembre, dans une situation de gestion de crise.

Pour les écoles marseillaises, nous avons effectué à ce jour 191 recrutements + 20 en cours et augmenté le temps de travail des contrats de 10h à 35h pour l’équivalent de 153 temps pleins. Cela ne suffit toujours pas et d’autres recrutements sont prévus en janvier pour une mise en place en février/mars. Nous mettons tout en œuvre pour nous adapter quotidiennement et garantir l’ouverture d’un maximum d’écoles tous les jours, y compris avec des renforts solidaires venus d’autres services de la mairie ou le recours à des sociétés privées.
Mais il nous faut également travailler sur l’absentéisme rémanent avec notamment la revalorisation des métiers du personnel municipal présent dans les écoles, mais aussi des leviers de contrôle. Dans le même temps une réorganisation des services administratifs est nécessaire pour plus d’efficacité. La réflexion commence maintenant et prendra du temps. 

Côté travaux, 25 ans de négligence ont allongé la liste des travaux d’urgence à réaliser et rencontrant aujourd’hui une écoute attentive et inespérée, les directrices et directeurs nous font remonter depuis septembre, cette liste sans fin.
Nous avons priorisé les travaux liés à la sécurité et à la santé des élèves et des équipes et nous travaillons les autres aménagements (conciergeries, sécurisation des parvis, gestion des terrains de sport…) en groupes de travail dédiés. Je profite de ces vacances scolaires pour éplucher les comptes rendus des conseils d’écoles du secteur afin d’en extraire rapidement les priorités.

Là encore nous gérons de l’urgence mais il est également indispensable d’avoir une vision à plus long terme des évolutions scolaires de notre secteur.
Je serai particulièrement attentive aux écoles en préfabriqués de notre secteur. Ce sont bien des écoles provisoires, qui durent pour certaines, comme « Ruffi » livrée en 2004. D’autres ont été montées dans l’urgence, faute d’anticipation, au détriment de l’aspect qualitatif. Ces structures, même lorsqu’elles sont confortables, n’ont pas vocation à tenir lieu d’école à long terme.

Car l’enjeu actuel est aussi d’améliorer les conditions d’enseignement et d’accueil des enfants. Les problématiques sont nombreuses sur le secteur où dominent les établissements prioritaires (REP+). Le dédoublement des classes de CP et CE1 puis de GS de maternelle, comme prévu par la loi, et la création de TPS (toute petite section : 2ans) se sont mis en place sans possibilité de pousser les murs.
Au fil des années et de la pression démographique scolaire, des bibliothèques, des salles d‘informatique et des salles polyvalentes ont été transformées en classes, et il n’y a pas assez de places dans les dortoirs et les cantines. Ces conditions d’enseignement sont indignes, dans un secteur classé « Quartier Prioritaire » qui au contraire, avec des populations en souffrance, nécessitent une attention toute particulière.
Il faut donc construire très vite de nouveaux établissements scolaires et nous y travaillons d’arrachepied. 

Parallèlement, nous avons été alertés par l’explosion inquiétante du décrochage scolaire depuis le premier confinement. Il semble que cette problématique soit en forte progression particulièrement sur les apprentissages de la lecture et de l’écriture. Je travaille donc à identifier tous les dispositifs de soutien scolaire existants sur notre secteur et à en encourager la création ou le développement.
Un accent particulier sera mis sur cette problématique ainsi que sur celle de l’inclusion et la santé dans le nouveau PEDT (Projet Educatif de Territoire) qui est en cours d’élaboration avec tous les partenaires de l’éducation.

Pour la dotation « goûter de Noël », nous avons donc décidé cette année d’attribuer aux écoles du secteur, des bons d’achats en livres pour leur bibliothèque d’école. C’est également pour nous un moyen de soutenir la culture et les commerces à travers les librairies, qui subissent une période difficile.

Pour finir ce point de fin d’année je veux ajouter que je sais votre impatience à voir émerger des dispositifs de participation citoyenne au niveau municipal. Cette impatience est partagée par nous tous mais les adjoints en charge de ces thématiques ont besoin de temps : d’abord mettre en place des dispositifs solides, pérennes et utiles nécessite un temps de concertation et de co-construction ; ensuite, il n’existe pas encore au sein de l’administration municipale de service dédié à cette thématique, et la municipalité a besoin de se doter de compétences en la matière… Un process long dans l’administration malheureusement.

Tout est à réparer ou à construire, et avec un budget tendu, nous faisons de notre mieux pour que dès 2021 vous commenciez à goûter quelques-uns des fruits de notre travail.

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